Comment bien planifier sa retraite de frontalier ?

Comment bien planifier sa retraite de frontalier ?

La retraite est un moment de vie que l’on attend autant que l’on redoute, notamment en ce qui concerne la pension que l’on va pouvoir percevoir. Parce qu’une retraite doit être la plus sereine possible, elle doit se préparer en amont. Comment bien planifier sa retraite de frontalier ? Suivez le Guide !

 

Comment se passe la retraite pour les frontaliers ?

Les cotisations retraites en Suisse

La Suisse fonctionne selon trois piliers de retraite.

  • Le 1er pilier est obligatoire, et il concerne la retraite de base (AVS/AI/APG). Elle est financée en partie par l’employeur et en partie par l’employé tout au long de son activité professionnelle en Suisse, par prélèvement sur salaire. Le montant du 1er pilier dépend du nombre d’années de cotisations et du salaire moyen perçu tout au long de sa carrière.
  • Le 2ème pilier ou Prévoyance Professionnelle (LPP) est le système de retraite complémentaire. Il s’agit d’un régime de retraite par capitalisation, basé sur les cotisations versées tout au long de la vie active professionnelle du frontalier, mais aussi des rendements sur les investissements réalisés par les fonds de pension.
  • Le 3ème pilier n’est pas obligatoire : c’est une forme d’épargne personnelle à l’image d’un PER (Plan Épargne Retraite) français, qui peut être constitué par différents moyens comme l’investissement dans l’immobilier locatif, dans les titres, l’assurance-vie, etc.

 

L’âge de la retraite 

L’âge de la retraite en Suisse n’est pas le même qu’en France. Depuis la réforme AVS 21 de 2024, les Suisses peuvent prendre leur retraite et bénéficier de leur pension complète à partir de 65 ans. Il s’agit de l’âge de référence pour les hommes, mais aussi désormais pour les femmes. Le frontalier est donc soumis au même âge pour son départ en retraite.

 

La retraite anticipée

Il est possible de partir à la retraite en anticipé… à condition de l’avoir planifié comme il se doit ! Le frontalier a, tout comme le Suisse, la possibilité de percevoir sa rente AVS (le 1er pilier donc) en anticipé. Cependant, il faudra garder en tête qu’il sera soumis à une baisse de revenu sur toute la durée de sa retraite.

 

Du côté du 2ème pilier, le même problème se pose : le capital vieillesse déposé sera moins élevé car le frontalier aura cotisé moins longtemps et donc obtenu moins d’intérêts sur les investissements. Aussi, le taux de conversion est plus bas pour une retraite anticipée, ce qui peut impacter vos revenus. De façon générale, il n'est pas possible de débloquer son deuxième pilier par anticipation. Cependant, certaines caisses de pension LPP l'acceptent.

 

Rente, capital ou versement mixte : que choisir pour bien planifier sa retraite ?

Les trois formes de versements

Lorsque vous prenez votre retraite, vous avez la possibilité d’obtenir le versement de vos avoirs sous trois formes : 

  • en rente, c’est-à-dire que vous percevez la même somme tous les mois jusqu’à la fin de votre vie ;
  • en capital, soit en une seule fois ;
  • sous forme mixte, avec une partie en capital et une partie sous forme de rente.

 

Choisir la bonne option

Le choix de ce versement est définitif. Il est donc important de bien analyser votre situation afin de choisir la bonne option. Si vous choisissez un versement en une seule fois (en capital, donc), vous ne pourrez plus demander une rente ensuite.

De manière générale, la rente est une bonne option, car elle offre plus de sécurité. Vous bénéficiez d’un versement du même montant par mois jusqu’à votre décès. 

Cependant, le versement en capital peut être une bonne option si vous avez un projet coûteux en perspective ou si vous avez l’intention de réaliser des investissements.

Le versement mixte vous permet, selon la loi, de bénéficier au moins d'un quart de vos avoirs LPP en capital.

Ce choix dépend en majorité de votre situation familiale, financière mais aussi de votre état de santé.

 

La taxation

Ces versements sont également différents en regard de leur taxation. En effet, les rentes sont perçues comme des revenus et sont donc soumises à l’imposition. En cas de décès, c’est le conjoint survivant qui bénéficie de cette rente, mais réduite en moyenne à 60 % seulement. 

 

Récapitulatif rente / capital 

 

Versement en rente

Versement en capital

Revenu

Selon le taux de conversion

Selon les cotisations réalisées tout au long de sa vie, la stratégie de placement, les aléas des marchés financiers

Sécurité

Versements à vie

Nécessite un bon placement pour éviter une mauvaise gestion de son capital 

Impôts

Imposables à 100 % (revenus)

Capital imposable en tarif réduit. Les gains en capital réalisés sont exonérés d’impôt (seuls les revenus de la fortune, à l’image des dividendes ou des coupons, sont imposables à titre de revenus)

Pour le survivant

60 % de la rente de veuf/veuve, le solde du capital revient à la caisse de pension

Le solde du capital revient aux héritiers et/ou aux bénéficiaires mentionnés par voie testamentaire

Comment bien planifier sa retraite ?

Les piliers suffisent-ils à garantir sa retraite ?

Le système des 3 piliers suisses est bien entendu essentiel pour accéder à une rente ou un capital retraite. Mais même si le système de retraite suisse offre une garantie de revenus minimum, il ne peut pas suffire à maintenir un niveau de vie équivalent à celui acquis dans la vie active. 

La retraite complémentaire peut permettre un complément de revenus, mais elle est soumise aux fluctuations du marché et des investissements réalisés. 

Quant au 3ème pilier, il nécessite une certaine connaissance des produits financiers et un rapport au risque accepté pour pouvoir prétendre à des bénéfices intéressants pour sa retraite.

 

Quel est le montant d’une retraite suisse pour le frontalier ?

La rente AVS et celle de la caisse de pension LPP ne représentent, en moyenne, que 60 à 70 % du dernier salaire versé au frontalier. Même si ce montant peut être plus élevé qu’en France, vous devez vous demander si celui-ci vous suffira à maintenir votre niveau de vie. Selon vos projets (rester en Suisse, vous installer à l’étranger, etc.), cette somme pourrait ne pas suffire. 

 

Comment récupérer ses avoirs ?

Le versement des avoirs vieillesse n’est pas automatique : il faudra penser à faire la demande auprès de la caisse de pension dont vous dépendez 3 à 4 mois avant la date de votre départ à la retraite, grand maximum. Certaines caisses de pension conseillent même de s’y prendre jusqu’à 3 ans à l’avance. Ce timing est important, d’autant plus pour les couples mariés : un versement des avoirs du 2ème (et 3ème pilier si vous en avez un) sur plusieurs années permet de freiner l’imposition. 

 

Réaliser des placements pour optimiser sa retraite

Il ne faut donc pas miser uniquement sur les cotisations des piliers suisses. En tant que frontalier, vous pouvez planifier et optimiser votre retraite de différentes façons. Bien entendu, le 3ème pilier (le 3a notamment) permet de réaliser des versements facultatifs pour vous constituer un pécule supplémentaire, déductible de votre revenu imposable (RI), seulement si vous avez le statut de quasi résident. Cependant, le plafond est fixé à 7065 francs maximum en 2024. 

Alors, pour optimiser sa retraite, mieux vaut se tourner vers des produits d’épargne comme  l’assurance-vie qui offrent de nombreux avantages pour le frontalier en quête d’une planification aux petits oignons. 


Planifier sa retraite est nécessaire pour optimiser son avenir financier après sa vie professionnelle. Même si la Suisse repose sur trois piliers permettant d’assurer un minimum vital une fois à la retraite, ils ne seront pas suffisants pour maintenir un niveau de vie élevé. Parce qu’il n’est jamais trop tôt (ni trop tard) pour se pencher sur la question de sa retraite, mieux vaut se poser les bonnes questions et construire une stratégie adaptée à ses besoins.

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