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23 mai 2025
5 min.

Augmentation des salaires dans la restauration en Suisse : ce qui change en 2025

Augmentation des salaires dans la restauration en Suisse : ce qui change en 2025

Les salaires dans la restauration en Suisse ont augmenté en 2025, mais cette hausse est-elle vraiment significative ? Dans un secteur déjà sous tension, cette revalorisation des minima salariaux intervient alors que les employeurs peinent à recruter et que les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Pour les travailleurs frontaliers, qui représentent une part importante des effectifs, la question est claire : la restauration reste-t-elle un secteur attractif côté suisse ?

Découvrez les montants de l’augmentation prévue, les réactions des partenaires sociaux, les perspectives pour les années à venir et surtout, les conséquences concrètes pour les salariés frontaliers. Suivez le Guide !

Les salaires dans la restauration en Suisse ont augmenté en 2025, mais cette hausse est-elle vraiment significative ? Dans un secteur déjà sous tension, cette revalorisation des minima salariaux intervient alors que les employeurs peinent à recruter et que les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Pour les travailleurs frontaliers, qui représentent une part importante des effectifs, la question est claire : la restauration reste-t-elle un secteur attractif côté suisse ?

Découvrez les montants de l’augmentation prévue, les réactions des partenaires sociaux, les perspectives pour les années à venir et surtout, les conséquences concrètes pour les salariés frontaliers. Suivez le Guide !

Pourquoi les salaires augmentent-ils dans la restauration suisse ?

Le secteur de la restauration en Suisse souffre d’une pénurie de main-d’œuvre qui s’accentue chaque année. Horaires contraignants, salaires bas, pression constante : les conditions de travail poussent de nombreux salariés à changer de métier ou de pays. Dans ce contexte, la question salariale devient incontournable.

Pour 2025, les partenaires sociaux n’ont pas réussi à s’entendre sur une revalorisation des salaires minimaux. C’est donc le tribunal arbitral qui a tranché. 

Résultat : +1,1 % d’augmentation des salaires minimaux depuis le 1er février 2025.

Cette hausse correspond à la moyenne annuelle du renchérissement (inflation) constatée sur la période précédente. Elle s’applique également aux contrats saisonniers depuis le 1er mai 2025.

Bon à savoir : cette mesure s’inscrit dans le cadre de la Convention collective nationale de travail (CCNT), qui régit les conditions de travail dans l’hôtellerie-restauration en Suisse.

Même si cette augmentation vise à préserver le pouvoir d’achat, elle reste jugée insuffisante par les représentants des salariés. Le débat est donc loin d’être clos.

Détail des hausses prévues en 2025 (et au-delà)

Ce qui a changé depuis février 2025

Depuis le 1er février 2025, les salaires minimaux définis par la CCNT (Convention collective nationale de travail pour l’hôtellerie-restauration) ont été revalorisés de +1,1 %. Cela concerne :

  • Les employés à temps plein,

  • Les postes qualifiés comme non qualifiés,

  • Tous les établissements de l'hôtellerie- restauration appliquant la CCNT.

L’augmentation a été étendue aux contrats saisonniers à compter du 1er mai 2025.

Exemple :
Un salarié non qualifié qui gagnait CHF 3'600.- brut par mois en 2024 passera à environ CHF 3'640.- brut en 2025.

(Le montant exact dépend de la classification du poste dans la grille CCNT.)

Et après 2025 ?

Les partenaires sociaux ont trouvé un terrain d’entente pour les deux années à venir :

En 2026 et 2027, les hausses de salaires seront indexées sur l’inflation annuelle moyenne, telle que calculée par le SECO (Secrétariat d'État à l'économie).

Ce mécanisme automatique permettra de maintenir un certain pouvoir d’achat, mais ne garantit pas de rattrapage en cas de bas salaires persistants.

Enfin, la CCNT sera renégociée en profondeur à partir de fin 2025, avec pour objectif une nouvelle version applicable dès janvier 2028.
Ce chantier pourrait aboutir à des évolutions plus ambitieuses sur les conditions de travail, la grille salariale ou les prestations sociales.

Réactions des syndicats et enjeux pour le secteur

Si l’augmentation de 1,1 % est désormais actée, elle ne satisfait pas les syndicats. Pour Unia, principal syndicat du secteur, cette hausse est loin de répondre aux besoins des salariés. Dans un communiqué, il déplore une décision minimale, qui ne tient pas compte de la réalité du terrain : loyers en hausse, coûts de la santé en augmentation, et difficultés à joindre les deux bouts pour de nombreux travailleurs, notamment ceux qui vivent en Suisse.

Autre point de tension : le rythme de travail et les conditions souvent précaires dans la restauration. Les syndicats estiment que sans effort plus conséquent sur les salaires, le secteur ne pourra pas résoudre la crise de recrutement qu’il traverse.

En parallèle, les employeurs, notamment les petites structures, redoutent une pression supplémentaire sur leurs marges. Beaucoup soulignent que le problème dépasse le seul salaire : il concerne aussi la formation, la fidélisation et l’attractivité globale du métier.

Résultat : un secteur en déséquilibre, tiraillé entre la nécessité d’attirer du personnel et la difficulté à proposer de meilleures conditions.

Quel impact pour les travailleurs frontaliers ?

Pour les frontaliers franco-suisses, le secteur de la restauration a longtemps représenté une opportunité d’emploi accessible, même sans diplôme spécifique. Mais en 2025, la donne évolue. Si la revalorisation des salaires minimaux est une bonne nouvelle, son impact réel reste limité.

Dans les faits, de nombreux employeurs suisses proposent déjà des salaires supérieurs aux minimums légaux. Cependant, ces rémunérations doivent être mises en balance avec plusieurs facteurs essentiels pour les frontaliers :

  • Le temps de trajet quotidien et son coût (carburant, péage, transports),

  • La flexibilité des horaires, souvent incompatible avec la vie familiale,

  • La pression physique et mentale du métier,

  • Le niveau de rémunération net une fois les charges françaises appliquées.

À rémunération comparable, d’autres secteurs comme le bâtiment, la santé ou l’industrie offrent parfois de meilleures conditions : salaires plus élevés, stabilité de l’emploi, horaires plus réguliers. Cela pousse de nombreux candidats frontaliers à délaisser la restauration.

Pour que le secteur reste attractif, les employeurs devront aller au-delà de la hausse réglementaire. Cela passe par de réels efforts sur l’ambiance de travail, la formation continue, ou encore la reconnaissance professionnelle.

Que faut-il surveiller pour 2026-2027 ?

La revalorisation de 2025 n’est qu’une étape. D’ici 2027, plusieurs éléments peuvent impacter l’évolution des salaires et des conditions dans la restauration suisse.

Premièrement, les hausses de salaires prévues pour 2026 et 2027 seront indexées sur le renchérissement annuel (inflation). Ce système garantit un minimum d’ajustement, mais ne prévoit aucune augmentation réelle du pouvoir d’achat si l’inflation reste modérée.

Deuxièmement, les partenaires sociaux ont prévu d’ouvrir une renégociation complète de la CCNT à partir de fin 2025. Cette révision pourrait porter sur plusieurs points clés :

  • Revalorisation des salaires de base,

  • Meilleure reconnaissance des qualifications et de l’ancienneté,

  • Encadrement plus strict des horaires fractionnés,

  • Conditions pour les contrats saisonniers.

Enfin, les difficultés persistantes à recruter pourraient forcer les employeurs à revoir leurs pratiques, indépendamment de la CCNT. Dans certains cantons ou établissements, des salaires plus attractifs et des avantages ponctuels (logement, repas, primes) commencent déjà à émerger.

Pour les frontaliers, ces évolutions pourraient rouvrir l’intérêt du secteur à moyen terme, à condition de rester attentif aux offres locales et aux conditions réelles proposées.

L’augmentation des salaires dans la restauration en Suisse en 2025 est un signal positif, mais largement insuffisant pour répondre aux attentes des salariés. Pour les frontaliers, le secteur reste accessible, mais pas toujours avantageux face à d’autres métiers mieux rémunérés et moins contraignants.

Les hausses prévues en 2026-2027 et la renégociation de la convention collective à venir pourraient changer la donne. En attendant, mieux vaut analyser chaque opportunité au cas par cas, en tenant compte des conditions réelles de travail et de rémunération.


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