Comment devenir horloger en Suisse ?

Comment devenir horloger en Suisse ?

La Suisse, ce n’est pas que des paysages sublimes entre lacs et montagnes, du chocolat divin et du fromage à ne plus savoir quoi en faire. Enfin, presque. Car à cela, il faut rajouter le monde incroyable de l’horlogerie. Si vous ne le saviez pas encore, la Suisse est le berceau de l’horlogerie depuis le 16e siècle ! Métier encore bien présent sur le territoire helvète, le Guide du Frontalier vous dit tout ce qu’il faut savoir sur cette voie professionnelle rare et enracinée dans la culture suisse. Méfiance frontalier, le Guide va vous donner quelques envies de reconversion !

 

Quel métier dans l'horlogerie ?

Le dessin

  • Dessinateur en construction microtechnique

Le dessinateur est à la base même de la création dans l’horlogerie. Il s’occupe de concevoir des plans en 2D et en 3D, réalise des documents techniques au sujet d’un mécanisme, et ce, de A à Z. Il maîtrise les protocoles d’usinage, est au courant des avancées technologiques industrielles et est à l’aise avec toutes sortes d’outils de conception. 

Il travaille en équipe avec les ingénieurs des bureaux techniques.

 

L’assemblage technique

  • Micromécanicien CFC

Branche très importante de l’horlogerie, la micromécanique se focalise sur la fabrication et l’assemblage de toutes petites pièces servant à la production d’outillage et de composants (mouvements et habillage de l’horloge, par exemple). Le micromécanicien CFC développe des pièces uniques, parfois même des prototypes. Son travail doit être minutieux et la qualité de ses pièces irréprochable.

 

  • Opérateur en horlogerie

L’opérateur en horlogerie se charge d’assembler la partie immergée de l’horloge, à savoir, ses mouvements mécaniques et automatiques. Pour cela, il s’aide des documents techniques élaborés par le dessinateur. Le métier d’opérateur en horlogerie se divise en trois spécialités : 

  • l’assemblage, 
  • le réglage, 
  • l’habillage horloger. 

Tout au long de leur montage, ils doivent vérifier la qualité fonctionnelle, mais aussi esthétique de leur travail tout en honorant les demandes de l’entreprise.

 

L’assemblage mécanique

  • Horloger / horloger de production

Il faudra donc attendre que toutes les pièces de la montre soient fabriquées et réunies pour que l’horloger puisse les assembler pour assurer le fonctionnement du mécanisme de la montre (aiguilles, cadrans, emboîtages, réglages et achevages). L’horloger possède également des compétences en micromécanique pour vérifier la qualité de son travail et des pièces et outils qu’il utilise. Il est chargé de vérifier le mouvement et l’habillage de la montre, tant sur le plan technique qu’esthétique.

 

La branche d’horloger permet deux spécialisations : le rhabillage (réparation des montres, des pendules) et les méthodes industrielles (analyses du processus de production via des outils statistiques dans le but d’améliorer un produit).

 

Les finitions et le contrôle qualité 

  • Cadranographe

Il s’agit d’une branche plus artistique de l’horlogerie qui consiste à reproduire des motifs ou des symboles (chiffres, marque, phases de lune, etc.) sur le cadran. Le cadranographe utilise des fiches d’instruction pour organiser son travail, ainsi que des outils spécifiques tels que des machines à décalquer ou à sérigraphier. Certains cadranographes réalisent également des prototypes pour personnaliser les montres des clients.

 

  • Emailleur

Autre branche artistique ou du moins esthétique, le rôle de l’émailleur est primordial dans la personnalisation de la montre. Il reproduit des motifs à l’aide d’émaux (une matière issue du verre) qu’il travaille pour obtenir de la poudre d’émail. Ainsi, il peut décorer des objets en or, en argent, etc. avec précision.

 

  • Polisseur

C’est l’une des finalités de la montre : le polissage. L’usinage rend le produit brut et parfois recouvert de traces, d’aspérités, de résidus. Le polisseur est alors en charge de préparer les pièces usinées pour un aspect final (satiné ou poli), afin de rendre une esthétique parfaite à toutes les parties de la montre (maillons, fermoirs, carrures, etc.). 

 

La branche du polissage possède une spécialité appelée « termineur en habillage horloger » : les compétences théoriques et pratiques sont plus approfondies (notamment en mécanique), ce qui permet le réglage de l’outillage, la conception de prototypes et l’élaboration de procédés opératoires.

 

  • Qualiticien en microtechnique

Le qualiticien en microtechnique réalise un plan de surveillance basé qui servira au contrôle en production, tant mécanique qu'esthétique. Il est en charge de vérifier l’efficacité des procédures de contrôle, de participer à des audits qualité pour améliorer les produits, et de renforcer les process et la performance industrielle. Il travaille étroitement avec la production, l’industrialisation et le bureau technique.

 

Métier de l'horlogerie de luxe

Il existe des manufactures en France, mais toutes les pièces proviennent de Suisse. Il est donc plus sûr de trouver du travail dans l’horlogerie en Suisse, qui plus est dans de nombreuses branches comme mentionné plus haut. La Suisse est réputée pour son horlogerie de grande qualité, mais surtout ses marques de luxe. Elle abrite de très grands noms comme, parmi elles, la prestigieuse Rolex (comptez 5000 et 35 000 euros le plaisir suisse de haute qualité). Et ce sont justement ces marques, et par définition, les salaires attractifs, qui attirent chaque année la main-d'œuvre française.

 

Il est possible de citer d’autres marques de luxe qui font la réputation de la Suisse comme : 

 

  • Patek Philippe ;
  • Rolex (déjà mentionnée et dont on ne fait plus la réputation) ; 
  • Breitling ;
  • Omega ; 
  • Blancpain ;
  • Zenith ;
  • Breguet ;
  • IWC ;
  • Jaeger-LeCoultre (un français) ;
  • TAG Heuer.

 

Comment travailler dans l'horlogerie suisse ?

Formation horlogère suisse pour frontalier

Il est possible de travailler dans l’horlogerie suisse grâce à plusieurs formations adaptées à la spécialité qui vous intéresse, afin de se préparer au diplôme d’horloger et au Certificat Fédéral de Capacité (CFC) : 

 

  • diplôme AFP d'opérateur en horlogerie ;
  • CFC de termineur en habillage horloger ;
  • CFC d'horloger de production ;
  • Bachelor en Ingénierie Horlogère ;
  • Master en Ingénierie Horlogère ;
  • CFC d'horloger.



Pour les frontaliers, il existe des formations comme le CAP Horloger transfrontalier Certificats Horlogers. On trouve aussi les plus grandes écoles d'horlogerie en Suisse, ouvertes aux frontaliers, comme l’École d'horlogerie de Genève, l'École d'ingénieurs et d'architectes de Fribourg, et la haute école ARC de Neuchâtel.

 

Certaines écoles proposent également des contrats d’apprentissage permettant d’entrer directement dans le monde du travail. Quelques centres assurent une formation continue également, ce qui permet aux frontaliers possédant déjà une expérience dans l’horlogerie d’obtenir des compétences supplémentaires, notamment s’ils veulent travailler dans l’horlogerie de luxe, par exemple.

Travailler dans l'horlogerie en Suisse sans expérience

Les opportunités

Il est parfois difficile de se projeter dans une formation pour devenir horloger quand on est déjà dans la vie active (famille, finance, etc.). Il peut donc s’avérer utile de savoir comment travailler dans l’horlogerie en Suisse sans expérience. Comme en France, il faut miser sur le bouche-à-oreille, les agences pour l’emploi, les candidatures spontanées et bien sûr, internet. En Suisse, certains recruteurs passent également par la presse.
Le mieux étant de rester à l’écoute des opportunités, notamment du côté des régions « horlogères » comme la région biennoise (où se trouve le siège de Rolex) et Genève (où se trouve celui de Patek Philippe), le Locle, le Jura, le canton de Vaud, et Richemont. 

 

Les qualités nécessaires

Pour travailler dans l’horlogerie en Suisse sans expérience, il faut pouvoir démontrer quelques qualités nécessaires pour se faire une place dans les métiers de l’horlogerie : 

  • précision, minutie, habileté manuelle ;
  • organisation ;
  • méthode et organisation ;
  • esprit de synthèse ; 
  • le sens du travail impeccable, perfectionnisme (notamment en horlogerie de luxe) ;
  • communication, capacité de travail en collaboration.

 

Il faudra évidemment une bonne acuité visuelle pour travailler dans les métiers de l'horlogerie.


Pour certaines branches, un attrait pour le marché, les concurrents et la finance peut s’avérer utile, comme des compétences dans le management ou la gestion de projets.

 

Quel est le salaire moyen d'un horloger en Suisse ?

Qui dit Suisse, dit salaires plus attrayants, notamment pour un frontalier. Tout comme dans de très nombreux domaines d’activités, le salaire va dépendre du poste occupé, de l’expérience dans celui-ci et de la zone géographique. 

 

Le salaire des apprentis 

Par exemple, les apprentis en CFC d'horloger auront un salaire évolutif selon leur année d’apprentissage.

 

1ère année 

de 595 CHF à 890 CHF par mois 

2ème année

de 850 CHF à 990 CHF par mois 

3ème année

de 990 CHF à 1485 CHF par mois 

4ème année

de 1 485 CHF à 1 780 CHF par mois 

 

Les salaires moyens

Un salarié débutant non qualifié engagé dans une entreprise horlogère pourra percevoir en moyenne 3700 francs suisses (bruts) mensuels, et un employé qualifié autour de 4400 francs suisses (bruts). On estime par ailleurs qu’un horloger en milieu de carrière peut prétendre à un salaire médian de 5465 francs suisses bruts en 2023.

 

Certains profils sont particulièrement recherchés dans l’horlogerie comme les polisseurs, les graveurs, les galvanoplastes (qui travaillent sur les pièces de résistance) et peuvent gagner jusqu’à 9500 francs suisses par mois en fin de carrière.

 

Notez qu’il est possible de compléter son salaire grâce au paiement d’heures supplémentaires, d’un 13e salaire, de primes de pénibilité, de paiements spéciaux et pour les plus grandes marques, de participer aux parts de l’entreprise.

 

Les métiers de l’horlogerie attirent toujours autant les travailleurs, frontaliers inclus. Les nombreuses branches du métier en font un domaine d’activité riche qui permet le travail manuel, tant artistique et esthétique que technique et mécanique. Une chose est sûre : l’horlogerie en Suisse n’est pas prête de s’arrêter de tourner !

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