Quelle langue parler pour travailler en Suisse ?

Quelle langue parler pour travailler en Suisse ?

Avec sa localisation géographique, la Suisse partage ses frontières avec plusieurs pays d’Europe, ce qui lui confère un certain rang dans la pratique des langues. Ainsi, avec pas moins de 4 langues officielles, le territoire helvète arbore fièrement son plurilinguisme. Quelle langue parler pour travailler en Suisse ? Le Guide fait le point sur les bagages linguistiques que doit avoir le frontalier

 

Quelles sont les 4 langues officielles de la Suisse ?

Le plurilinguisme, c’est quoi ?

Le plurilinguisme est le fait de pratiquer plusieurs langues, en complément de sa langue maternelle. C’est le cas de la Suisse qui est officiellement quadrilingue. On compte ainsi 4 langues nationales : le français, l’allemand, l’italien et le romanche

Les langues et la loi

Le plurilinguisme est inscrit dans la loi suisse et encouragé par l’Office fédéral de la culture, notamment dans les milieux professionnels. Le plurilinguisme est un élément essentiel de l’identité suisse. D’ailleurs, l’apprentissage d’une deuxième langue nationale est obligatoire pour les élèves suisses dès leur plus jeune âge. Il peut donc être vivement recommandé pour le travailleur frontalier de maîtriser au moins une voire deux langues pour obtenir une équivalence du bagage linguistique helvète. 

Les documents de la Confédération

Au niveau fédéral, chaque groupe linguistique peut communiquer dans sa propre langue sans que cela ne pose problème. Tous les textes officiels de la Confédération ont l’obligation d’être publiés en allemand, en français et en italien

Les langues non officielles

Outre ces 4 langues nationales, on trouve certaines langues non officielles pratiquées en Suisse. Il s’agit de l’anglais et du portuguais, respectivement parlées par 5,8 % et 3,5 % de la population suisse. Il ne faut pas oublier les dialectes, notamment en allemand et en italien, que savent comprendre et pratiquer les Suisses qui utilisent ces langues officielles couramment. 

 

Quelle langue faut-il parler pour travailler en Suisse ?

Les régions linguistiques 

Comme expliqué plus haut, la Suisse fonctionne par régions linguistiques

  • Allemand

Ainsi, on retrouve en pôle position la langue allemande, pratiquée en Suisse alémanique soit dans 19 des 26 cantons. En raison des nombreux dialectes qu’on y trouve, la langue est officiellement dénommée suisse-allemand.

  • Français

En deuxième position, le français. 4 cantons pratiquent officiellement la langue, et sans surprise, il s’agit des régions frontalières avec l’Hexagone : Genève, Vaud, Neuchâtel et le Jura. C’est la Suisse romande.

 

Certains cantons sont officiellement bilingues comme Berne, Fribourg et le Valais qui pratiquent le français et l’allemand.

  • Italien

La langue italienne n’est parlée que dans le canton du Tessin et dans les quatre vallées méridionales des Grisons. L’italien n’est pas énormément pratiqué mais reste malgré tout l’une des 4 langues officielles du pays.

  • Romanche

La pratique du Romanche représente une faible minorité de Suisses. Il s’agit du plus petit groupe linguistique de Suisse. On trouve le romanche dans le canton des Grisons, qui, en plus de pratiquer l’italien et le romanche, possède l’allemand en tant que langue officielle.

La répartition des langues en Suisse

La Suisse possède plusieurs régions linguistiques réparties sur tout le territoire helvète :

 

  • la Suisse alémanique (germanophone) ;
  • la Suisse romande (francophone) ;
  • la Suisse italienne ;
  • et la Suisse romanche. 

Malgré ses 4 langues officielles, on remarque la prédominance de la langue germanique en Suisse, notamment en raison de l’étendue de la région alémanique.

répartition des langues en Suisse

 

Langue et travail en Suisse 

Pour être le plus à l’aise possible en tant que frontalier, le Guide vous recommande de vous familiariser avec la langue parlée dans votre canton de travail. S’il s’agit déjà de la langue française, voilà une aubaine ! 

 

Pour autant, notez que la concurrence est parfois dure dans le monde du travail en Suisse. Alors, pratiquer une seconde langue officielle peut être un véritable atout en entretien d’embauche. En effet, « les compétences linguistiques sont très valorisées par les employeurs », selon Le Temps (quotidien suisse).

Les langues : un atout pécunier

Outre l’intérêt des recruteurs à valoriser les candidats plurilinguistes, parler plusieurs langues rapporterait un salaire majoré de 20 % en moyenne. En effet, le taux de rémunération serait de : 

  • + 11,5 % pour les employés qui maîtrisent la langue locale et une autre langue nationale ;
  • + 17,9 pour les candidats qui pratiquent une des langues officielles et l’anglais ;
  • + 20 % pour les travailleurs qui possèdent les trois langues dans leur bagage linguistique.

Un niveau de langue exigé

Par ailleurs, certains postes requièrent un niveau spécifique en langue (souvent de niveau B2/C1) pour exercer une activité qualifiée. Un tiers des annonces d’emploi en Suisse exigent de maîtriser une, deux ou plusieurs langues dans ses conditions d’embauche. Alors, selon le poste à responsabilités que vous êtes amené à occuper, vous devrez apprendre une autre langue pour satisfaire les exigences liées à votre poste.

 

Quel niveau d'anglais pour travailler en Suisse ?

L’anglais, une langue internationale

Bien que plus de 60 % de la population suisse utilise l’allemand comme langue officielle et que 87 % des annonces d’offres d’emploi exigent une maîtrise de l’allemand dans les cantons concernés, l’anglais apparaît en deuxième position dans les exigences professionnelles (32 % des annonces). En cause, les principaux partenaires commerciaux de la Suisse sont ses proches pays européens, mais aussi les États-Unis. L’anglais étant une langue internationale, sa pratique facilite les échanges avec les autres pays.

 

Un niveau d’anglais exigé

La Suisse est donc tournée vers l’international mais pas que. Elle accueille le siège européen de l'Organisation des Nations unies à Genève ainsi que celui de nombreuses ONG internationales et étrangères comme l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé), l’UNESCO (l'Organisation des Nations unies pour l'Éducation, la Science et la Culture) ou encore le HCDH (Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l'Homme). Il apparaît donc logique que la Suisse exige un niveau d’anglais correct, notamment si vous êtes amené en tant que frontalier à réaliser des échanges avec certaines organisations internationales.

 

Se former en anglais

Si vous n’avez pas le niveau requis en anglais, pas de panique. Avant de vous jeter dans le bain d’un entretien d’embauche où un niveau B2/C1 est exigé, vous avez la possibilité de réaliser un test de compétences en auto-évaluation. Ensuite, selon vos résultats, notez qu’il existe de très nombreuses formations menant à un certificat de langue ou un diplôme attestant de votre niveau de compétences acquis à l’issue de cette formation. Parmi les plus populaires, on retrouve le TOEIC (Test of English for International Communication) ou encore le TOEFL (Test of English as a Foreign Language).


Dans un pays ou plus de deux tiers de la population de plus de 15 ans parle couramment au moins deux langues, il paraît évident que le frontalier doit savoir à son tour pratiquer au moins deux langues officielles pour répondre aux exigences des postes proposés en Suisse. Avec le français dans l’une de ces langues nationales, le frontalier tire un premier atout, mais il est préférable d’adopter les coutumes du plurilinguisme suisse.

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