Prime LAMal frontalier 2023

Prime LAMal frontalier 2023

Le Conseil fédéral suisse a proposé au Parlement une réforme pour initier un nouveau calcul des primes à l'assurance maladie. En cause : le système de santé suisse part lentement à la dérive, car il n'arrive plus à absorber les coûts qui lui sont relatifs. La réforme annonce des répercussions importantes sur les primes LAMal des frontaliers qui pourraient impacter les budgets en 2024. Pour comprendre les causes et conséquences de l'augmentation de l’assurance maladie suisse, suivez le Guide !

 

Pourquoi une réforme de l'assurance maladie suisse ?

En mai 2023, la situation de la Suisse face à l’augmentation des primes LAMal est déjà conséquente avec 6,9 % de hausse des coûts entre le premier trimestre 2022 et celui de 2023. En cause ? De lourdes pertes enregistrées dans l’Assurance Obligatoire des Soins (AOS) de pas moins de 1,7 milliard de francs. Les primes encaissées n’ont pas pu couvrir tous les frais de santé de ces deux dernières années, obligeant les caisses d'assurance maladie à piocher dans leurs réserves. 

Un déficit à compenser, sans parler des hôpitaux universitaires qui demandent l’augmentation de leurs tarifs de soins pour 2024 en raison de l’inflation mondiale, ce qui impactera les primes des assurés. Entre 2021 et 2022, selon les statistiques de l'OFSP, on enregistre une augmentation supérieure à la moyenne concernant les frais de laboratoire (analyses en cabinet médical), les hospitalisations ambulatoires, les pharmacies, les soins à domicile et les physiothérapies. Cette hausse est sans aucun doute liée à la période de pandémie.

Une hausse des tarifs de remboursements de soins de santé et de prestations est nécessaire selon les hôpitaux pour faire face au danger immédiat de crise financière. Dans le cas contraire, un risque de voir les conventions tarifaires actuelles résiliées est à prévoir.

Même si le seuil de solvabilité des assureurs n’est pas préoccupant, il n’est désormais plus possible de restreindre l’impact de ces pertes et la nécessité d’un plan d’action est primordiale pour équilibrer les primes encaissées et les frais engagés.

 

Quelle réforme sur la prime LAMal frontalier en 2023 ?

L’assurance maladie suisse fonctionne avec un système appelé « compensation des risques ». Il permet aux assurances de réduire les frais médicaux à prendre en charge, en recherchant des assurés qui ne présentent pas de graves problèmes de santé. En somme, cette stratégie utilise les redevances des assurés en bonne santé pour payer les frais de ceux présentant un risque élevé de maladie.

Jusqu’à présent, seuls les assurés en Suisse étaient pris en compte dans les calculs liés à la compensation des risques. Mais lors de la présentation de la réforme, le Conseil fédéral a proposé au Parlement de modifier ces données de calcul et d’y inclure les étrangers travaillant en Suisse. Autrement dit, les frontaliers.   

En meilleure santé que la moyenne des assurés LAMal en Suisse, en raison de leur profil (38 ans en moyenne de travailleurs actifs chez les frontaliers, contre 54 ans chez les Suisses), la balance dans le tableau de compensation des risques penche. Cette conséquence pousse à penser que le risque de voir les primes LAMal des frontaliers augmenter est inévitable. 

De plus et comme mentionné plus haut, la hausse importante des coûts de la santé début 2023, les lourdes pertes de l’année 2022 face à l’effet Covid dans les assurances (450 millions de francs en 2022) et les faibles réserves disponibles sont autant d’autres facteurs impactant dans l’augmentation des primes de l’assurance maladie suisse.



Assurance maladie suisse : quelles conséquences pour 2024 ?

Cette réforme aura pour conséquence une augmentation des primes maladie mensuelles en 2024, notamment chez les frontaliers. Les assureurs qui prennent en charge les frontaliers devront payer davantage pour la compensation des risques, et cette réforme sur les primes LAMal des frontaliers en 2023 ne profitera qu’aux cantons où se concentre un grand nombre de travailleurs frontaliers, comme à Genève. Le nouveau calcul de la compensation des risques permettrait donc de décharger celle des assurés Genevois et Bâlois principalement. 

Pour d’autres cantons comme Tessin, cette réforme n’aura que peu de conséquences sur les primes LAMal frontalier 2023 étant donné que les travailleurs sont principalement assurés en Italie et ne peuvent donc pas être pris en compte dans la compensation des risques.

La réforme pourrait faire baisser les primes de l’assurance maladie suisse d’environ 13 francs suisses par mois dans le canton de Bâle-Ville, et de 14 francs suisses pour Genève, soit une baisse respective de 2,1 et 2,3 % mensuelle.

La prime moyenne pour les frontaliers résidant en France serait donc estimée à 62 % de hausse par mois, soit 129 francs suisses de plus. Selon le Conseil fédéral, cette réforme tend à « renforcer ainsi le principe de solidarité », même si les frontaliers paieront malgré tout toujours moins que les Genevois ou les Bâlois.

Attention cependant, ces baisses sont à prendre indépendamment de l’évolution de certains autres coûts, dont les augmentations annuelles des primes LAMal. Ainsi, si une hausse de 6 % est prévue sur l’assurance maladie suisse à Genève, elle ne serait en réalité que de 3,7 % en tenant compte de la nouvelle réforme. 

 

Même si aucune date d’entrée en vigueur n’a été officiellement prononcée jusqu’à présent, il semblerait que les primes d’assurance maladie suisse tendent à augmenter d’ici l’automne prochain. Selon l’Office Fédéral de la Santé publique (OFSP), l’année 2024 pourrait même enregistrer une hausse des primes d’assurance maladie suisse sans précédent.

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