Salaire Suisse Vs France : Quelles sont les différences ?

Salaire Suisse Vs France : Quelles sont les différences ?

L’emploi en Suisse : état des lieux

Les employés subissent la crise sanitaire

En 2019, l’OFS (Office fédéral de la statistique) recensait plus de 5 millions d’actifs en Suisse, les données indiquent que 1,6 million sont des travailleurs étrangers, dont 20 % de frontaliers.

Le chômage était en baisse en 2019, il atteignait 4,4 %. Bien évidemment, la crise sanitaire de cette année 2020 a engendré une crise économique qui s’est immédiatement répercutée sur le marché de l’emploi, Genève n’a pas été épargnée. Les chiffres sont donc repartis à la hausse depuis ce mois de mars. Les dernières données relevées en septembre 2020 enregistraient un taux de 5,3 %.

Les statistiques montrent que la proportionnalité de chômeurs étrangers est plus importante que celle de chômeurs suisses tous cantons confondus. Une donnée importante à ne pas négliger si vous souhaitez vous engager dans la vie active de frontalier, car sachez que la Suisse protège ses citoyens. En cas de crise économique, les employés frontaliers sont souvent les premiers en ligne de mire pour pointer au chômage.

Les modalités de licenciement sont également différentes qu’en France. Il est plus facile de se séparer d’un employé si l’entreprise est en déficit ou si vous ne répondez pas aux attentes de l’employeur et cela, quel que soit le secteur d’activité ou l’emploi exercé.

 

Les emplois en Suisse ne manquent pas pour les employés transfrontaliers

Qu’importe la crise, après la pluie vient le beau temps et la Suisse a déjà prouvé par le passé qu’elle a toujours su se relever et relancer son économie. Le secteur tertiaire est celui qui recrute le plus et c’est aussi celui qui emploie le plus de frontaliers. Le travail ne manque pas pour ce type d’activité et les travailleurs français sont appréciés pour leur niveau de formation.

Si l’emploi en Suisse est apprécié par les travailleurs transfrontaliers c’est que le salaire moyen mensuel est bien plus intéressant qu’en France. À Genève, depuis janvier 2021 le smic est passé à 4 512 francs bruts par mois. Un employé frontalier touchera quasiment 3 fois le smic français pour le même niveau d’études.

Voir aussi : Les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Europe.

 

Le mythe du salaire suisse : eldorado ou pas ?

Il est difficile de comparer le niveau de salaire entre deux pays. De nombreux paramètres viennent interférer ces calculs savants. La dernière étude française de l’INSEE remonte à octobre 2004, si les chiffres ont pu évoluer, ils restent proches de cette tendance.

L’étude comparait la rémunération brute horaire d’un salarié du canton de Genève à celle d’un salarié français travaillant dans le département de l’Ain ou de la Haute-Savoie, de la même catégorie professionnelle, du même âge et du même sexe.

 

Un revenu mensuel moyen plus élevé en Suisse

En moyenne, la rémunération brute suisse est supérieure à 75 %. Certains vont certainement tomber de leur chaise en lisant ce pourcentage, mais si l’on rapporte ce chiffre au niveau des prix pratiqués en Suisse, alors le salaire suisse brut est plus élevé de 30 % par rapport à la France.

Cela s’explique par le tissu économique de Genève. Cette métropole n’est en rien comparable aux communes françaises de la zone frontalière. En effet, rien que dans le secteur privé, le canton de Genève propose le double d’emplois que sur les deux départements de l’Ain et de la Haute-Savoie réunis.

Genève est une ville à l’activité économique internationale, de grands centres de décisions y sont implantés et la proportion de cadres est beaucoup plus importante qu’en France. À titre d’exemple, les cadres suisses touchent un revenu moyen de 50 € de l’heure contre 24 € du côté français.

 

Une rémunération proportionnelle à la taille de l’entreprise

La taille de l’entreprise influence directement la rémunération des employés, d’un côté comme de l’autre de la frontière. Comme Genève possède de nombreuses multinationales dont l’effectif du personnel dépasse 500 salariés, la moyenne des salaires-cadres est proportionnellement plus conséquente en Suisse que dans la région Rhône-Alpes.

Cependant, comme en France, les femmes ont un revenu plus faible que celui des hommes pour la même fonction. Les études salariales montrent qu’il existe des disparités entre hommes et femmes de chaque côté de la frontière. Les secteurs d’activité qui recrutent le plus de femmes à Genève sont le tertiaire et le commerce, le smic reste là encore plus intéressant qu’en France.

 

Salaire suisse Vs France : comparaison par secteur d’activité

Voici un état du salaire mensuel brut classé par groupes de professions, selon la dernière étude de l’OFS datant de 2018. Cette étude est représentative des salaires suisses confondus sur tout le territoire.

 

Les salaires suisses par métier

Salaire mensuel brut selon les grands groupes de professions - 2018 - OFS

 

Bien évidemment, les directeurs et directrices ainsi que les cadres sont les personnes les mieux rémunérées, ils ont pour la plupart un niveau d’études élevé et ont suivi une longue formation.

Le secteur bancaire est largement représenté sur le territoire suisse, il contribue en grande partie à l’économie prospère du pays. Les métiers émergents liés au web et à l’informatique sont de plus en plus recherchés et rémunérateurs, mais comme se sont de nouveaux métiers, la grille des salaires n’est pas toujours lissée, ils varient d’une entreprise à l’autre. Les offres d’emploi sont fréquentes dans ces deux secteurs d’activité et le travail est apprécié par les frontaliers.

Les métiers du tertiaire, bien qu’indispensables, cumulent des salaires assez bas. L’hôtellerie Restauration, le TP et le commerce de détail emploient en grande partie de la main-d’œuvre étrangère et souvent frontalière. Cela s’explique par le fait que ces emplois requièrent un niveau d’études en général plus faible.  Pour les frontaliers, leur rémunération reste avantageuse.

 

Comparaison du salaire mensuel brut des travailleurs suisses et étrangers

Salaire mensuel brut_Suisses_Suissesses_étrangers_étrangères_2018

 

Comme le montre ce tableau, la main-d’œuvre étrangère est souvent moins coûteuse pour l’employeur.

Même si les salaires des frontaliers restent plus avantageux qu’en France, à poste égal avec leurs collègues suisses, leur rémunération est moins importante.

Il ne s’agit pas de discrimination, mais plutôt de protectionnisme envers les citoyens et l’économie suisses.

Les résidents suisses se logent et font leurs achats sur leur territoire ce qui fait marcher l’économie du pays, sachant que les prix sont plus hauts dans les cantons suisses.

Les frontaliers, quant à eux, dépensent et investissent leurs deniers gagnés en Suisse dans leur pays de résidence, c’est-à-dire la France.

 

Le canton de Genève adopte le salaire minimum  

Le référendum du mois de septembre dernier a fait la une des journaux, le canton de Genève a adopté le salaire minimum équivalent à ce qui s’appelle en France le SMIC. La différence notable du SMIC français et du salaire minimum genevois réside sur leur montant.

En France, le SMIC équivaut à une rémunération brute mensuelle de 1 539,42 €, soit 10,15 € brut de l’heure.

Genève a vu les choses en grand de son côté, le salaire minimum mensuel brut à 4 182,78 CHF pour 42 heures de travail hebdomadaires. Les contrats de 40 heures touchent en moyenne 3 983,60 CHF par mois, depuis le 1er novembre 2020. Le taux horaire minimum du canton de Genève est donc de 23 francs suisses de l’heure contre 10,15 € en France.

Ce montant peut sembler exorbitant pour beaucoup, mais n’oublions pas que Genève est aussi la 3e ville la plus chère au monde. Encore une fois, le salaire minimum instauré est proportionnel au coût de la vie de cette métropole, car pour vivre à Genève 4 000 francs suisses sont nécessaires pour ne pas tomber en dessous du seuil de pauvreté.

Si cette nouvelle loi avait été rejetée par deux fois en 2011, puis en 2014, la récente crise liée au virus COVID 19 a révélé que les métiers du secteur du service sont indispensables, mais trop souvent précaires. Un réajustement était nécessaire pour ne pas laisser toute une population active dans le besoin.

 

Y a-t-il des écarts de salaire entre cantons ?     

Il existe bien des variations de rémunération entre Genève et les autres cantons. Tout comme en France, les régions suisses ne sont pas toutes à la même enseigne. La région lémanique qui comprend les cantons genevois, vaudois et du Valais enregistrait en 2018 un salaire mensuel brut d’une valeur centrale médiane équivalente à 6 600 francs suisses.

Valeur médiane des salaires bruts dans les autres régions :

  • Espace Mittelland : CHF 6 511 ;
  • Suisse du Nord-Ouest : CHF 6 714 ;
  • Zurich : CHF 6 975 ;
  • Suisse orientale : CHF 6 118 ;
  • Suisse centrale : CHF 6 438 ;
  • Tessin : CHF 5 363.

La valeur médiane du salaire suisse toutes régions confondues est estimée à 6 538 francs suisses.

Le canton de Zurich remporte la première place avec un salaire brut moyen qui atteint presque 7 000 francs suisses.

 

Charges et cotisations : les différences entre la Suisse et la France

Il est difficile d’évoquer le salaire sans parler des charges et des cotisations, car là encore, des différences subsistent entre la France et la Suisse.

En Helvétie, les charges patronales et salariales sont largement plus avantageuses qu’en France, ce qui explique aussi que l’employeur puisse mieux rémunérer ses employés. Elles représentent environ 10 à 15 % du salaire brut en Suisse contre 23 % en France.

En plus des charges salariales, le salarié français verse lui aussi des cotisations, notamment pour ce qui concerne l’assurance maladie, le chômage, la retraite, etc. Ces quelques lignes sur la fiche de paye viennent se déduire du salaire brut.

En Suisse, ces cotisations n’apparaissent pas sur le bulletin de salaire. C’est l’employé qui se charge intégralement de sa couverture maladie, il doit obligatoirement être assuré, mais il choisira la solution la plus adaptée à sa situation familiale en fonction de ses besoins.

Le frontalier, quant à lui, peut choisir de s’assurer en France ou en Suisse, c’est ce qu’on appelle le droit d’option.

Pour plus d’informations sur le droit d’option, lisez notre article Mieux choisir entre la CMU et LaMal.

 

Ce qu’il faut retenir : le salaire suisse vs France remporte la victoire ! De toute évidence, il est plus élevé que chez ses voisins européens. Cependant, avant de quitter votre job en France, analysez bien tous les paramètres, calculez vos charges, cotisations et pensez que vos frais réels risquent fortement d’augmenter en vous déplaçant quotidiennement de l’autre côté de la frontière. N’oubliez pas que le salaire se négocie, en Suisse comme en France, pour arriver préparé à votre entretien d’embauche, vous pouvez vous aider de la calculatrice de salaire, elle vous donnera une idée précise de vos prétentions salariales.

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