Les dégâts du Corona : les Frontaliers pointent au Chômage
Si le coronavirus continue de se propager, une autre épidémie tout aussi contagieuse se répand en zone frontalière, la hausse du chômage ! Et qui est-ce qui en ressent les effets secondaires ?
Le frontalier, vous l’aurez deviné… Cette maladie lui colle à la peau et commence, elle aussi, à faire des ravages.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration est mis à mal à l’instar des métiers du service aux entreprises et des métiers de l’industrie et du bâtiment.
De leur côté, les services du Pôle emploi de Haute-Savoie et de l’Ain n’ont pas chômé.
Ils ont enregistré une hausse de 13 % de chômeurs venus de Suisse, par rapport à l’année dernière. Pour connaître les secteurs touchés par la crise, suivez le guide !
Les secteurs d’activité les plus touchés par la hausse du chômage
Les premiers à avoir subi les « remerciements » de leur employeur sont les frontaliers de l’hôtellerie-restauration. Dès mars dernier, c’est le secteur qui a enregistré la plus forte hausse de chômeurs. Fin décembre, ils étaient 18 % de plus sur la liste des demandeurs d’emploi.
Une donnée totalement prévisible, me direz-vous, avec les fermetures succinctes des restaurants, les établissements ont peiné à garder leur personnel. Même si Genève a fait de la résistance, l’épidémie reprenant de plus belle, la ville a dû, elle aussi, fermer les portes de ses bars et restaurants jusqu’au 22 janvier 2021, pour l’instant…
Vient ensuite le secteur du service aux entreprises qui enregistre 27 % d’offres d’emploi en moins par rapport à 2019. Ce secteur est très varié et concerne de nombreux travailleurs frontaliers : comptables, juristes, coachs en entreprise, formateurs, publicitaires, informaticiens, autant de prestations pour lesquelles les entreprises ont réduit leur budget.
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Sans aucune surprise, l’industrie, le secteur du bâtiment et des travaux publics sont eux aussi fortement impactés par la crise du coronavirus. Car, la Suisse est friande de main-d’œuvre française, mais l’activité tournant au ralenti, elle en a fait l’impasse ces derniers mois, multipliant ainsi le nombre d’inscriptions au Pôle emploi.
Une hausse de chômeurs frontaliers qui risque de coûter cher à la France
Les frontaliers bénéficient des prestations chômage de leur pays de résidence, soit la France ! Évidemment le calcul du montant de vos ARE (aide au retour à l’emploi) se base sur votre indemnisation en Suisse.
Ce qui veut dire que vous toucherez en moyenne 91 € par jour contre environ 40 € par jour pour un chômeur travaillant en France. Le plafond mensuel est estimé à 6 000 € par mois pour les plus gros salaires.
La note va donc être salée pour l’assurance chômage française avec cette hausse de nouveaux chômeurs frontaliers, d’autant plus que c’est en Suisse que le frontalier paye ses charges. Rassurez-vous, il n’y a pas d’entourloupe, Berne reverse chaque année une partie de ces charges à l’État français.
Un autre problème risque de se présenter pour les conseillers Pôle emploi : comment proposer à leurs indemnisés un poste équivalent en France, ou du moins qui rémunère autant que leurs ARE ? Car oui, même au chômage le frontalier touche souvent plus qu’un salarié français…
Quand on a goûté aux prétentions salariales suisses, il est souvent difficile de revenir en arrière, voire impossible lorsque les charges mensuelles du foyer sont à hauteur des revenus proposés en Suisse.
Par les temps qui courent et pour vous aider dans vos démarches, cette année, le Guide met le paquet sur l’emploi ! À lire sans modération : CV suisse, attirer l’attention et décrocher un entretien.